Année 70. 

     Naissance. Une maison dans la campagne. L’automne. 

 

 

     C’est depuis l’âge de cinq ans qu’elle fût, de carton tout d’abord, ornée de traits de crayon voire de laine, unie d’un collage maniaque dans tout ça, sa première « vraie guitare ».

   Imitant des accords, imprécis à cela, des rythmes de l’instant, des gestuelles absurdes mais ordonnées, invasives ; constantes, copiées sur un magazine, un concert un clip vidéo pris à la télévision. Voici. Dans un monde d’idoles, les yeux portés par le mythe de ces Grands, des plus grands, tout le glisse directement dans l’imaginaire, dans l’instant. 

 

 

      Année 80.

     Les mains avec lui grandissent un peu, elles façonnent, c’est un instrument fait de bois maintenant, de fils de pêche ; on dirait sur ce moment, ces accords, plus réalistes faussement, et qui se dessinent dans un mouvement sacré pourquoi pas ; un objet mal fait à qui il redonne une vie, les paupières fermées pour copier mieux ces musiciens dans l’oeuvre directe ; directement décidé, de fermer ces yeux-là, faire semblant toujours de jouer ainsi, qui ne suffit pas non, rien ne lui suffit plus. 

      Anné 90.

    Il aura fallu attendre bien après l’adolescence, faute de quoi, de quelque moyen financier malheureux, où, planté devant les magasins, devant lesquels brillent ces guitares convoitées, en même temps ses yeux difficiles, le rêve tant s’en faut qui est dedans, d’en saisir au moins une ; il s’accroche à ce rêve finalement, alors il considère. Un rêve. Le rêve. Mais…

 

    Voici, la tragédie. Une tragédie qui, sous les mâchoires rutilantes d’une machine-outil, apprenti menuisier,  la toupie grondante, s’empare de la phalange à son index, la main gauche, qui s’empare justement de ses rêves tout de suite ; ses rêves-là, tout à coup, tout d’un coup ; un désir sectionné à jamais il sait ; il n’a pas appris à magner ni à gagner l’instrument électrique, elle était loin ; tout est terminé comme ça, il sait. Il devine bien. Il devine. 

 

    « Un trait maniaque, une affreuse bête solide, qui lui a tout pris dans l’instant défait, oui. »  

 

     Devant l’amertume grise, pourtant, le doigt à peine cicatrisé, le mal toujours au bout de la passion qui s’en va… en l’occurrence mais pas tant, non. 

Voici. Il se procure, malgré tout, un instrument très vite ; très vite dans une volonté nouvelle tout est là. Très vite. L’argent, voici, qui ne compte plus, ne compte pas, rien d’autre ne compte  plus, plus que l’instrument. 

L’instrument est beau, le plus beau, voire le moins cher, il est sous une robe rouge, et le plus désiré et qui attend posé en effet derrière une vitrine bien faite ce jour-là ; l’instrument est une marque de fabrique, une étiquette semblable à celle-ci d’estampillée sur la tête valable du manche de la guitare d’un des grands guitaristes noir au son volontaire du « Voodoo Chile ». 

 

     Une Foxy lady qui fera remplir sa chambre de la mélodie nouvelle ; c’est teintée de blues, un blues pondéré littéralement pondéré qui le prendra à n’en pas douter. Indubitablement. 

    Très vite il découvre ce « son » venu d’ailleurs formidable justement ; celui que les autres produisaient surtout machinalement surtout ; surtout un, voire bien particulier ; imité dans l’invisible d’avant, découvert et en un coup, dans l’exemple cru, et plus avant encore inimitable imité, au-delà de trois accords qui l’habillent ; c’est ce blues justement. Le blues et qui lui suffit. le blues absolument cela. Traditionnelle en l’état. Immodéré dans l’exemple. Le blues qui l’habite dorénavant en vrai. Justement. Comme cela fait. 

    Le blues alors, qui se raconte d’une authenticité particulière, va à l’intérieur du musicien en herbe même « d’une créance utile » ; le blues plus qu’il ne le joue, oui. La passion est devenue liquide, une rencontre facile, malade, finalement fidèle, tactile, simple et, plus réelle à cette-foi-ci : une passion qui est bien là en grande pompe. 

 

   Autodidacte, il travaille le maniement du manche, l’escalade espacée des cases, des frettes épaisses, l’attaque des cordes puissantes encombrantes ce jour-là, fuyantes le jour d’après ; le tout par-dessus les platines, il joue d’un tâtonnement vicieux, « tout-à-l’oreille », s’enveloppe jusqu’à ce que le rendu la couleur lui soit voulue, à ce titre, mais plus utile ; il se développe il est valeureux, heureux. Il y a, transformation de la robe, de l’âme, du corps. Il est content. Participant. 

 

    Il ne le sait pas encore, ce n’est pas la perfection qu’il recherche c’est l’expression. L’expression, oui ; dans la pure simplicité de l’impression il ne le sait mais pas encore non. L’imperfection sera de mise au-delà du « Lisse et Rond » dans la mesure du possible, dans la démesure bien plus tard, du disponible même, du disponible oui. 

 

    Il ne le sait pas encore, mais, très vite il écoutera et semblera se procurer d’autres styles d’autres variations du monde musical après. Le jazz, le classique, la pop pourquoi pas, et, surtout le rock, à rapport. Il se réfugie dans le rock dur, parfois. Très dur. Extrêmement dur, sinon. L’électronique suivra fort à propos. Le mouvement punk le guidera dans le remuement. La musique anglo-saxonne, c’est celle-là, la Visible ; elle sera l’Unique, complètent. La Sculpture. Il est curieux. Poussé à bout. 

 

    En même temps, Montaigne, Racine, Corneille et Molière, lectures fragmentaires nécessaires, couvriront en quelque abondance personnelle, de manière justificative, et plus après de l’abondance explosive, l’intérieur affamé à l’être néophyte. La relecture posera et imposera bien ses diverses conditions particulières. C’est un constituant organique on dirait, le livre, un univers frais le livre, attachant, voire considérant la prose considéré ad hoc : il comprend, il apprend, il dévore le livre. Un informel, un dilettante en expansion, un obligé semble convenir à son ridicule ; un esprit simple, une attitude une forme en marge en l’état, dans le doute qui inspire, dedans l’attitude justement conséquente de la page dure : il a beaucoup à apprendre du livre. La prose. La syntaxe. Les mots. Le verbe. L’équilibre. La forme. Le dynamisme. Hors de portée, encore aujourd’hui ; il en demeure par cet intermédiaire-là  fasciné. Terriblement. 

 

 

 

    Des phrases distinctes, en voilà déjà ; aussi il digère « des choses », mieux, d’une timide méthode, la musique, il composera ; il composera comme il pourra, de la manière à ce que la poésie opère un peu, dans la suffisance, dans l’indifférence, la fraîcheur, la difficulté parfois ; dans la solitude pour le bien faire. Voyez-vous, il ira par rejoindre un groupe local même. Il n’est plus seul donc. Il n’est pas seul. Tout se passe bien, en effet tout est mieux comme ça.

 

     Ce travail-là, se fera en parallèle, tout le long de sa légère scolarité lourde (depuis le plus jeune âge pour dire la vérité) en même temps ; ce travail exclusif, c’est le dessin : lui il est mobile il se développe qui grandit sans trahir avec… Il ne peint pas encore, le noir et le blanc sont une qualité graphique, elle sera à vie dans ses conditions, ses préférences ; son empreinte, efficace. Le croquis en noir et blanc, pratique. Le crayon de bois, la feuille blanche suffisent sans la contrainte. Rien d’autre ne compte, rien. Comme ça. Il se termine des bandes dessinées comme ça des scénarios apocalyptiques uniquement voilà tout ; on a des « choses » morbides, des « choses » improvisées, des « choses » impérieuses. Il ne se doute de rien pour le moment ; la couleur lui viendra bien plus tard, beaucoup plus tard. C’est comme ça voilà tout. 

 

     Et, voici sa guitare, rouge ; qui est appuyée sur un bois rustique de son lit défait. « Comme à la maison »… Il la reprendra tout le temps, jamais elle ne le quittera, ni de ses émotions jamais en somme. Ni dedans. Ni dehors. Jamais, jamais. Il a « dix huit demain ». Il quittera sa maison. Cette maison-là importante. Une maison dans la campagne muette, qui s’éloigne, elle se retrouve derrière lui un moment de la vie spéciale, c’est l’été dans tous les cas, d’une vie capable, abordable, il s’y retournera après tout.   

 

    Là, elle a vieilli un peu la guitare rouge, lui beaucoup ; 2021 ; elle, l’Autre, elle a toujours bien le même langage soutenu depuis, elle ; lui, il en a toujours bien la meilleure répartit nécessaire là-dessus, lui, pour ainsi dire. Toujours.

 

    Elle, c’est la pentatonique mineure. La pentatonique inévitable. Sa pentatonique mineure ; il l’habille très peu ; la « Blue » note lui est un beau costume suffisant. Peu d’appoggiature ; il est primitif comme cela ; un primitif d’aujourd’hui. Aujourd’hui, il sait : cinq notes sans de fausses réserves ; une neuvième augmentée ; quelques accords de septième de dominantes, et puis c’est tout. Un primitif dans l’incontinence. « L’alcool dedans » quoi qu’il en soit. 

     Anné 90. (Suite).

     Lecture : George Sand, Guy de Maupassant, Anton Tchekhov, Federico Garcia Lorca…

 

      Dans le même temps il se rapproche, étroitement, à l’univers très électrique de Stanley Kubrick, Ridley Scott, Steven Spielberg, Joe Dante, John Carpenter… mais encore, George A. Romero, Tom Savini, Dario Argento, Lucio Fulci…

 

      Une métamorphose s’impose : frivolité des sentiments chauds, inimitié du brillant plat et  préoccupation du désordre morbide qui environne froidement, tout ensemble. 

     Une métamorphose qui oppose : la plénitude devant le paraître, le paraître qui fait grise mine quand même… il sait… Il ne sait plus non. Il sait… si… dans ces gentilles conditions si, la ville l’attire si…  Tout est là, c’est mêlé en dedans en dehors. 

L’architecture. 

      On y est, en vérité. Dans l’occurrence, il touche, il embrasse il imagine il associe le ciment ; le bloc de béton creux, la pierre ; voire, l’acier ; il adhère à l’inanité, au caprice de la pureté forte de la liberté inexprimable, l’espace oui l’espace déjà ; de l'aménité qui le pousse jusqu’à l’inusité qui le touche de cet acier brute surtout, sinon, judicieuse, la rouille anxieuse tirée à l’extrême qui se dessine se profile ; mieux, il dessine, il dessinera à ce moment-là, beaucoup, c’est sans équivoque il dessinera tout ça dans l’inspiration transformée du moment expérimental… Un habillement intérieur et extérieur. La tonalité. 

      Enfin. C’est pourquoi la vie le pousse ; qui le pousse, jusqu’au vide, au travers de la ville justement : Le Corbusier est un spectacle oui, il est unique et dur, grand… 

La ville, c’est dedans, c’est dehors par conséquent ; grande, elle est grande. C’est un calme lourd, tentaculaire, sûr et tranquille dans la grandeur nue. Concevoir une solitude certaine au milieu des êtres pénibles et disponibles, dedans donc dehors ainsi, aussi bien. Eileen Gray. Ludwig Mies Van Der Rohe. Antoni Gaudí entre autres… Charles et Ray Eames. C’est dans l’ordre des choses et c’est bien oui c’est bien. Ce n’est pas rien, non. Non. Ce n’est pas rien non.

 

      Voilà ; conjointement on ajoute un tableau de Francisco de Goya, pourquoi… ses « Femmes riant » ses visages sont magnifiques, sombres, la scène porte une torpeur douce, amer et provocatrice voilà pourquoi. Parce que. Délicieuse. La torpeur est délicieuse. Mais si. Le musicien se représente la ville schizophrène maintenant, sombre et délicate, la matrice ; le mur, la peinture dessus ; la ville est une femme génératrice elle est en marche elle est belle et souple elle est la ville. « Femmes riant » est un chef-d’oeuvre. Sombre, gratifiant et suintant le mur. Le mur. La ville. Le tableau. Peint sur le mur. Les murs. Les murs peints. Voilà. 

 

      Revenons-en au fait. Dans l’instant, il écoute ; c’est un guitariste, il est fantastique ; un guitariste né à Londres retenons, et qui se supporte un super-groupe de Los Angeles des années quatre-vingt même, oui ; c’est un guitariste fantastique en particulier qu’il écoute, mieux il entend ; il l’entend. « Cela fait un moment que ça dure… à vrai dire » si fait. Voici. Un homme mobile, le chapeau haut de forme, la guitare tombée au niveau de ses genoux branlants, facilement, elle crie. La guitare feu Gibson, elle crie. Elle crie. Voilà, il s’y intéresse beaucoup, oui beaucoup. Beaucoup. Un modèle de plus. 

 

       Il y aura là-dessus, la grosse musique folk, la musique country même, grandissante. 

 

       Il y aura sans compter Johnny Winter, Robert Jonhson et les autres, tous ; les frères Vaughan surtout, surtout un en particulier, un des Vaughan, avec son poncho et son chapeau, qui va tout changer de lui, le musicien et ses façons. Un modèle absolu dans l’absolu. La concrétisation spirituelle, actualisée, on ne parlera pas d’influence mais d’image reconnaissante jusqu’à ce jour. il n’y aura jamais non de contrepartie non. 

 

       Les ouvertures de Wagner, Smetana, Verdi, Mozart… 

 

       Aretha Franklin pour le bien faire. Ella Fitzgerald.  

 

    La providence pourquoi pas. La providence. Il se délocalise à nouveau. On ne quitte point encore le département. Une capitale, la capitale historique du département de l’ancienne province du Bourbonnais, la préfecture de l’Allier le contraint. Service civil oblige. La ville, voilà on y est ; la ville puissante, le béton caressé avec soin dans tout ça quoi, tout. Le mur. Les murs. Les murs peints. L’élégance puissante sourde de la rue.

 

     Soulignons quelque chose de cela, dans cela, c’est d’une importance de proximité, voilà tout ; la rencontre voyez-vous. La rencontre est dans cet intervalle devenu, la rencontre de l’importance parvenue : un ami substantiel dans la ville. 

Un ami qui avait bien affiché sous des cheveux gris, sa mine volontaire et poignante à la foi ; un homme d’une clarté mystique, c’est, il est vrai un délicat, voire, fort et intuitif, très ; sans doute il s’attache à une prose il n’en demeure pas moins d’un sentimental, d’un amoureux, d’un contemplatif ostentatoire ; il possède en vrai en son entier la combinaison de la carrure précieuse et noble. La courbure toute belle à lui, lui, qui demeure un homme de lettres, il est pur, il est pur et jusqu’à la ferme fidélité de l’autre aimé, comme ça, oui, il en impose comme ça, tout le temps, et il ne pliera jamais non, il ne pliera pas de l’amitié ferme et délicate non pas. Jusque-là oui. Jamais, jamais. 

 

     Vingt mois de passés, d’une étrangeté soudaine. 

 

     Le musicien en même temps, sa guitare unique à côté et elle attend. Voyez-vous, il faut un travail, un métier ; il sait, ce qu’il veut faire tout de suite, le musicien en vérité : il devine, il se devine interpréter des morceaux de ses idoles du monde, voilà tout ; et en version instrumentale qu’il suggère tout le temps dans ce cas-là. Devinez.

     Il sait dire qu’il jouera tout simplement dans ces restaurants bientôt et où, où l’on voudra de lui bien : le blues, le blues analysé de toute part, partout, de bout en bout, puis qui se veut dévoiler devant les autres enfin ; sa voix, c’est la guitare, elle chante, point. 

    La méchante passion dedans toujours et qui s’accroche. Il y aura les premiers cachets donc. Son premier pseudonyme affiché, un article dans les tabloïdes ; on écorche l’écorce déjà à son vrai nom, sinon en un bien absolu. 

    Dans la ville nouvelle. La ville. Cet ami substantiel dedans. Cet ami, cet homme cité plus haut, de sa clarté mystique qui est là, toujours là, on en est là, il l’aidera, le musicien, sans concessions il l’aidera ; le poussera. Il aidera, d’un plaisir maniaque, le musicien à trouver des cachets, dans l’exemple, voire de convenir sans la maladresse dans l’intermittence du spectacle un accord attachant : être un musicien et en vrai, dans la nature fébrile de la haute ville épaisse que ça fait miracle à deviner, à imaginer : il le poussera. Au-delà des murs. 

Tout comme ; ici-là. Voici ; le commencement. 

 

     Le musicien.

 

     Dans le même temps… 

  Sa première nouvelle ; qui est écrite, finement… Il le pensera, longtemps.          Pointillisme ; texte froid imagé, lourd ; métaphores douteuses. Déraison efficace, grave. « Tableau de perle et de pluie » qui ne sera point retenu lors d’un concours. Aujourd’hui, il vous sait dire : c’est à refaire. Il ne la refera jamais de toute façon. Elle est très bien comme ça c’est la vérité, névrosée, simple ; écrit à la dérobée elle est mal faite. Mal faite. Oui. Elle dort jusque-là, impersonnelle ? à beaucoup près, demeurant que dans l’ombre neutre en vérité, qui est dans un classeur à défaut de rien. Elle est avec les autres dans un classeur, avec des créations simples et graves de lui, oui, dans un classeur. Pourquoi ? Il n’y aura jamais de retouche jamais sur rien jamais. Non jamais. Enfin presque… le travail… 

     Le travail se déduira toujours sur le nouveau, qui se réduira à ce blessant ridicule égaré, forcé. Littéralement. « La première prise » lui restera souvent non pas la meilleure sinon : l’Authentique exagérée ; comme de juste raison. C’est un archaïque simplement. Un archaïque. La première prise comptera.

 

  Les prestations, en la conclusion. Musique d’ambiance, toujours ; musique improvisée, toujours ; il convoite, travail le vide et l’expression… Il aime, de ce terme fou, le remplissage, toujours ; le grand perfectionnement toujours. Les mélodies qui se font accrocheuses plus ; les mélodies qui se feront d’une présence douce, dans l’attitude musicale facile ; entendez ravissement de la mélodie justement, de l’ameublement chromatique, somme protestation de la dynamique avec le sentimentalisme cru ; allégresse dans le geste tant que ça. Entendez. Les prestations. 

 

 

      Fin des années 90.

   Littéralement le nombre de cachets n’y suffit pas, plus. Pour augmenter une fréquence de concerts : jouer plus encore ; par conséquent il lui faut un groupe, un nom bien trempé, et qui tourne bien. On parcourt les petites annonces… 

     Ainsi fait… Il se met en duo. Abandonne, dans un emportement programmé, son pseudonyme altérable. Abandonne l’instrumental silencieux. Tout. 

    Il sillonnera la France après tout, tout de suite après ça. De long en large. Des tournées en vue. La côte ouest inaltérable de la France : un superbe point de chute pour la saison estivale ; positif. 

    On reforme on transforme on renforce la chose, pour si peu, jusqu’à devenir un trio parfois, s’aller, dans une certaine mesure, dans la transpiration, complaire bien des admirateurs galvanisés venue les entendre exprès et qui sera de mise complètement, dans la satisfaction. Un répertoire de variétés international. Voici. La satisfaction. Enfin. Voici.

 

   Voici, dans un jour drôle, voici que l’on demande au musicien, le guitariste, de chanter un peu, un peu oui ; c’est de l’accompagnement juste de l’accompagnement, une parallèle rien de plus. Les tournées sont bien longues, fatigantes, irritantes, contre cela éreintantes. Il comprend. Dédommagement corporel de l’autre c’est évident : il faut. 

    C’est une transformation, un nouveau rendez-vous avec de l’inconnu improvisé jusque-là, entendez une mutation tragique et qu’il faut compter en effet, apprivoiser ; donc, dédommager l’autre sur une quinte, une tierce allant jusqu’à l’amorce vitale de chanter un morceau, voire chanter « tout seul… » le partage dans la normalité plus après. La peur silencieuse. 

 

      C’est le début d’un requiem. Il changera au reste. Du reste, dedans oui. Oui.

    En parallèle. Il se met à l’abri, encore, des regards, violemment ; il va dans la peinture à l’huile ; il travaille ses classiques d’abord, regarde, apprend davantage, bien à lui. Van Gogh, Monet, Manet, Matisse, Toulouse Lautrec surtout. Surtout, Toulouse Lautrec surtout lui oui. Parce que. Cette période qui l’intéresse. Cette période ci-faite. Le trait, l’inachevé le croquis qui tremble qui domine assez bien. Il comble un vide. Le vide encore. Oui. L’hiver sera dès l’abord sa condition, outre mesure. L’absinthe dedans, dans tout le tremblement.  Picasso, Léger, Dubuffet et Braque. 

 

      Le croquis, oui. La sanguine ; la craie grasse. Des modèles pourquoi pas, la vie.

 

      Le nu. Le corps. Le mouvement. Il va. Aquarelle. 

 

      Vivaldi : les quatre saisons. Puis, Verdi. Mozart. Cela ce devait. 

 

      Le pointillisme. Le pointillisme et encore le pointillisme. 

 

    Le fauvisme, le fauvisme aussitôt parvenu est, il est, en une phase anxieuse de son expérience creuse, mais, il en fait de l’emphase dans tout ça sur des toiles de coton à ce moment-là c’est vrai. Il ne montre pas ce travail-là, il ne montre pas non. Non. 

 

    Entre lourdes répétitions et grandes peintures si petites dans la parallèle, les dessins : ses minces premiers poèmes tant que ça qui arrivent tout seuls. Ils arrivent ils se dessinent.  

     Mais la musique d’abondance se trouve devant toujours affichée devant, devant oui : il doit travailler, formaliser, quitter l’inconstance plus encore. Voilà tout. 

Puis, il tombe dans la figuration libre, c’est un puits sans le fond, qui s’ouvre à lui le musicien. N’en ressortira pas, plus. Jamais. La figuration libre est un alcool, la nicotine fuyante. La musique devant et qui attire. Il est libre. Grondant. Sonnant. Fumant. 

 

 

     Il faut déménager. Il faut déménager encore dans le besoin, il faut. Encore. Tout quitter une foi de plus. Laisser « tout » derrière. Tout. Quitter tout. Lors…

 

      On quitte le centre ; rejoindre le Rhône qui appelle ; il crie. Qui rugit. La ville des frères Lumière. 

 

   On n’oubliera pas, on emmènera avec soi de la grosse musique alternative, l’underground, le verbe ; l’underground qui ne le quittera pas, plus, mieux, il en choisira dans la pareille d’être sa matière, sa manière de voir, d’être, de croire, de comprendre, de dessiner, de déplaire, de travailler, de crier, de peindre, de parler, de modifier la modification, de dire, de sculpter, de pleurer, de cogner, d’envoler, d’imposer l’imposable, d’imaginer l’inimaginable, de développer l’inénarrable, de déplorer, de rouscailler, de tomber, de soulever l’innommable, de dévorer, de balancer « tout et rien ». Le tout et le rien on en est là ouvertement. 

 

     Sa Guitare jaune, elle est jaune maintenant. Le Tout, le Rien. Le Vide qui inspire. La sensibilité, tout en témoigne, à fleur de peau, qui le confinera à coup sûr. La Détermination souriante, dans la pratique, un moment après pis encore : les solécismes le représentant qui valait tant de sa vigueur, il va quand même. Au diable le barbarisme, le néologisme. Les paronymes. 

 

    Enfin, il va, jusqu’à « s’emporter », sans oublier même, autant que possible, ses partitions ; des belles tablatures du luthiste allemand Sylvius Leopold Weiss qu’il admire tant, trop : des pièces qu’il ne jouera pas devant un public soudain jamais ; il les détient précautionneusement voire, les places en exergue maniaque pour un travail fragmentaire de niveau privé et justificatif, complémentaire : il apprend. Il apprend. C’est, aussi bien une facile manière aussi bien, de préserver le muscle drôle à ses fragiles mains en formes, un entretien retenu d’une main meurtri dans l’excès, depuis l’exemple extrême d’avant : Quatre doigts et demi. Une main défaite à l’instant. Une ruine. 

 

      Il ira, pour interpréter en conséquence, « pour-lui-même » donc : la passacaille, la chaconne à l’exercice de préférence… Jean-Sébastien Bach, Fernando Sor, Francisco Tarrega suivront jusqu’à aujourd’hui sans quelque exception aucune, à l’abri des regards, dans l’ombre des bruits froissés. Sans commune mesure aucune.  

 

2000/2006. 

La ville des frères Lumières. 

La ville : dans l’instant fragile la ville élégante porte un climat remuant, obscur et merveilleux. La ville qui se hâte de saisir l’occasion molle de vous trop voler l’attitude ciblée, figurée de vous-même : la différence doucereuse, le paraître. La raison d’être en la perspective à défaut ; qui se détache par degré forcé. La ville.  Il regarde la ville. La ville le regarde. 

 

Seul, il se retrouve seul une foi de plus, seul. La multitude autour, copieuse. Lui, il est dedans. Gothique.  

 

Un nouveau programme, arrivant ; c’est tout un nouveau programme oui, caché derrière  du travail disponible, qu’il se rattache à lui du programme assurément. 

Il sculptera un nom, un nom, d’un geste brusque de toute évidence, vindicatif ; un pseudonyme nouveau comme si c’eût été du trop-plein d’enthousiasme à l’exemple fou d’un moment égaré. Inaltérable. Temporel. Formel. 

Un cours instant, très. 

« Smart in The Blues » à l’issue de quoi tout lui semblera possible en effet sous cette estampille impuissante assez même. « Smart in The Blues » est de l’essor de ce qui lui servira d’excuse en quelque sorte ; même c’était idiot même, en l’occurrence, idiot oui. 

« Smart in The Blues ». 

Sa favorite jaune. Sa voix qui est un supplément devenu nécessaire, qui se glisse, qui se rend disponible mieux, entre et dans les accords de dominante que pour se faire raison. Le son saturé en même temps, le son bien clair et qui sont des couleurs qui n’en sont pas désormais non. L’infatigable guitare est sa favorite jaune donc qui donnera toutes les distraites touches de valeurs pleines de la vérité nécessaire au primitivisme sinon point. 

Mais les cachets qui tombent, demeurent déjà modestes si : ils n’arrivent pas en la quantité suffisante pour ainsi dire pauvre, c’est dire, qu’ils ne suffisent pas, plus, à subvenir donc des gros besoins à la lourde vie élastique citadine maligne c’est dire. 

Il se lance tout à propos dans un bel inconnu : l’harmonie musicale. L’harmonisation surplombant les gammes les modes ; les enrichissements, les interactions, la progression des accords ; les mélodies, les notes actives, inactives ; les substitutions diatoniques et tritoniques, les mouvements chromatiques ; les extensions harmoniques, les arpèges, les accords diminués ; le mouvement harmonique naturel, les gammes relatives, les tons voisins… ce qui est acquis voilà tout après coup. On remplit, mais encore, des carnets. 

 

Remarquez la période difficile qui en impose tant, tout au plus. Elle est d’un spécial. Elle est Cérébrale. Décousue.

Une période qualifiée de vaches maigres après tout, confortablement si, qui s’installe mais avec bruit, l’air modeste après tout ; elle est très bien vicieuse, précieuse, voire elle se fait dans l’emportement riche, et baveuse la période, quoi qu’il en soit ; infatigable la période il y a de quoi.

 

Et comme voilà, de justice, rien n’est simple, c’est normal donc ; c’est normal à partir d’ici, rien ne sera simple plus non, parce que. Parce que. Tout se décompose. Parce que sous les convictions crues même, l’envie, voilà on y est : l’envie ; de l’envie qui semble à se sectionner sous le coup, et l’un et l’autre ; des pauvres sentiments secs qui se vont à se fractionner là-dedans ; on voit, on voit même qui fondent déjà dans la dure réalité soucieuse même d’une terminaison éclatante de l’indigence neuve : le manque. L’oisiveté qui complète, qui se trouve distraite, distraitement ; abstraite.   

Dans ce cas-là. La lecture de toute évidence est laissée dans un facile abandon de la chute : les livres dans les cartons, tombés dedans, dans les cartons. Le dessin sera laissé de côté dans cette pareille oraison funèbre pourrissante, modale. Dans les cartons. Tout est crevé. Un rien qui peut venir à trahir tout. 

 

Et la peinture là-dedans… la peinture, elle roule dans les moeurs privées, là, dans la retraite elle glisse ; on cache on rempli on superpose des châssis entoilés sur des représentations déjà existantes avec le soin particulier, d’une large manière religieuse des sépultures tacites en la matière ; le châssis entoilé qui coûte cher. Trop cher. C’est l’économie de surface. La peinture à l’huile, elle est encore sauvegardée dans l’intervalle aveugle, elle en reste à vrai dire soutenue, elle est rationnée quand même, malgré tout elle est maigre. 

 

 

Tout de suite. On ne peint plus. Voilà. La perte de l’odorat. L’ambition, évaporée. L’affect, las. Là-bas on range tout, c’est dans tous les placards, tout, on range de toute évidence on pousse les choses les convictions en dépit de tout, tout, la passion acculée avec elle, elle est éteinte elle, devant ça comme ça. Les placards sont fermés tant que ça. Fermés. L’allégresse n’est plus un jeu. L’impression qui est éteinte. Crevé pour de bon. La poésie est percée. Tuée. Poussée à bout. 

De nouveau, il a couru les petites annonces, comme ça. Il a cru. Donc on se rallume, on se remue dans tous sens c’est tout. Un peu, c’est un fait.  

Dans la grande ville, elles abondent les petites annonces. C’est infernal, les petites annonces. Il va, alors, il va d’une curiosité malade, le coeur y est, renouvelé, il en vous avertit, voire accusé d’une sourde modération à l’incertitude chaude ; l’optimisme qui s’engage, l’engage ; le regard vague qui se lance, se porte, cheminant sans quoi sur des lourdes colonnes de mots frappés qui de la machine hurlante, de haut en bas. De bas en haut. On n’oubliera rien. Rien. On prend des notes sur un petit carnet exprès. Les carnets. On n’oublie rien. Rien. Une ferveur manique, ne laissez tomber rien. Rien, c’est le fait. 

 

Il se profile déjà des audiences alors ; des rencontres éphémères, des petites distributions malheureuses. Des faux espoirs après tout, oublieux. Des répétitions éclair, d’un coup « on y croit ». Un instant d’après, les répétitions n’aboutissent en rien, depuis. Depuis, plus de concerts dans la circonstance, un désert dans la masse qui hurle. Plus de tremplin, non. Des tentatives froides et miséreuses à n’en plus finir oui. En vain, il s’appliquera tout en vain. Le plafond est bas, décrépit, sombre. Bas.

 

Quoi qu’il en soit, au moment creux, où il ira à se résoudre, peut-être, au fond, de tout abandonner enfin ; « un coup de fil », enfin parce que lui aussi à laissé d’une tangible empreinte judicieuse dans les petites annonces faciles et volontaires, il fallait. Il fallait. C’est fait exprès. C’était. 

 

 

Un dialogue étrange. Une poignée de main. Une répétition à rapport, et on oublie une foi de plus le dernier pseudonyme. Un duo. 

 

Un duo. 

Un nouveau nom pour la scène en effet. Un Relooking capricieux. On arrive au but. « On est à bout ». 

Un duo qui écumera les restaurants, les pubs, les brasseries. Il se formalise le duo et conviendra par la suite très vite, pour des mariages des anniversaires des soirées privées au mieux de l’extraordinaire ci-joint.

Ici, pour se faire une place, il faut chanter, chanter tout le temps : chanter. Chanter ; chanter. 

Lors, le musicien finira la mutation, entre ces murs, le plafond bas, il deviendra chanteur. Un chanteur. Le chanteur, point.   

Voici. 

Ici, on l’y chantera « de tout », de tout ce qui passera bien sur les cordes vocales, sans trahir rien. Du crooner, de la variété française, de la pop music tout va bon train tout… C’est le principal. Donc.

Donc. Il y a beaucoup de travail, beaucoup ; même pour ne pas se décourager du nouvel instrument, qui lui fera un cancer extraordinaire même. 

La guitare morte tout de suite est un meuble déguisé, un meuble suspendu aux épaules involontaires sans plus, de l’autre : un meuble. 

Le deuil. La fêlure. L’embrasement. 

 

Alors, dans l’impatience, la retraite, les mouvements retrouvés, quelque argent dans la poche revenue, on a un groupe local, résidentiel, résidentiel oui ; pour le plaisir, c’est pour le plaisir d’utiliser ce meuble justifiable spécialement ; par ceci de le retrouver sous la patine éclatante, en dehors du duo lucratif. Il brille pour lui-même ainsi. Le meuble crie, il est encore capable. Il crie. Finalement tout lui suffit dans l’instant confondu. Ainsi. Capable. Oui. 

 

Voici. Une période à l’exemple, privilégiée : Johnny Cash, Neil Young, Bob Dylan ; Keith Jarret ; Chopin et Lizt. Une période qui semble d’annoncer une sorte de claire inspiration juteuse et symbolique.

Les suites de Bach au violoncelle sont des merveilles. 

Les nocturnes de Chopin, inépuisables. 

 

Dans ces moments vides, ces moments tués, il s’écrira une pièce, une pièce de musique classique contemporaine, c’est une pièce tordue, un tubercule. Elle est n’est pas terminée elle est cachée tout de suite. On la cache des regards des oreilles de tous. Elle ne comprendra jamais sa terminaison inutile celle-là, non ; elle est perdue, oui enfin presque ; faute de quoi, elle s’est coincée entre des pages raturées, jaunies, elle est dans les classeurs coincée d’aujourd’hui, momifiée, elle est là. Ces classeurs toujours. Le classeur. Il n’y reviendra plus jamais. Les chansons qui occupent une place beaucoup plus importante, tant que ça. 

 

Parfois, les choses se froissent parfois ; c’est comme du papier c’est pareil ; les choses qui ne tiennent pas, plus, les choses qui ne contiennent plus rien à vrai dire. 

Elles ne tiennent pas les choses essentielles dans le temps, voire, c’est comme les feuilles de l’arbre, l’automne les feuilles malades elles s’écrasent par terre, sans le bruit, comme ça elles finissent par s’effacer efficacement tout bien après elles s’effacent donc, dans le temps imparti c’est comme ça. C’est fragile, les choses si. C’est fragile. Fragile. Très. Ainsi fait. 

 

Un appartement étroit. Des appartements étroits. On déménage beaucoup, voire souvent ;  ces temps variants invariables ; on ne contient plus. On hurle. On hurle dans l’invariabilité. 

Ainsi, tout lui échappe ainsi. 

Il est incontinent. La torpeur subite. Une indulgente peur vicieuse s’installe, se glisse, s’accroche, l’habite ; lui il ne serait pas la définir dans le moment la peur lui, elle crie la peur l’anxieuse d’un cri inextinguible pourtant ; il n’entend pas lui non, rien, rien. Rien. L’éclatement. 

L’angoisse est un insecte, anthropophage. Il est pendu au-dessus de l’inanité silencieuse, il ne voit pas. 

Les plaisirs, il ne voit pas. 

Même, l’importance intempestive, l’importance est sourde comme la déraison est un acide même. Malade. 

La ville le pousse à l’étonnement de la maladie qui l’éjectera loin de l’imperceptible adresse étonnement, loin. 

Il n’y a plus le processus artistique non pas. 

Il s’estompe dans la vague, dans le remuement et reste comme un rocher ridé ; un air familier du vague à l’âme tout à coup le tout qui se profil sur le visage défait, se crispe au milieu des conversations froides ; il s’échappera de la ville des frères Lumières un moment. Le désir il a cogné les incertitudes sous la précipitation. C’est comme ça voilà tout. 

Le duo est tué.  

Il va et retrouver la terre. 

 

 

 

 

2007/2015

La terre du Bugey.

Sans crier gare, il se retrouve en solo déjà. Pourquoi. C’est un nouvel épisode pour lui, dedans, l’être curieux, préoccupé, et qui apprend toujours. Une nouvelle vie. Une nouvelle ville. 

Il se comprend. L’arbre n’est pas mort. Parce que. Cette fois-ci, le chanteur construit un nouveau pseudonyme. « Marty Alone ». Enfin, il s’y retrouve enfin. Enfin. 

 

« Marty Alone ». Il faudra s’orienter sur une belle diversité malade des styles de la musique pour y arriver toujours plus. Un travail titanesque. Dantesque. Tout y passera sous la voix, tout.

Il y aura modification de la voix par conséquent ; on se trouve plusieurs octaves il se peut chanter un répertoire féminin et masculin c’est la vérité. C’est très bien. On va à bout de la chose, des choses. Jusqu’au-boutisme même, et dans la dérision sans prévenir. Il y aura des compliments, des gestes salutaires efficaces. Du maquillage des jeux de lumière de la fumée immaculée.

 

Nous y voilà. Un peu moins de dix années à sillonner les routes depuis. Les cachets. Les longs trajets, toujours. La nuit, toujours. Les nuits. Les soirées privées, les mariages, les concerts dans les pubs toujours. 

« Marty Alone » qui a semble-t-il tout offert ici à cette période ronde. Cet épisode valorisé. Tout. Tout ce temps-là, tout, trop. Il se souvient, les autres, les regardants c’est pareil ils se souviennent du chanteur dans le compliment arraché. 

 

Le chanteur.

 

Dans la parallèle, la retraite, à côté donc le démarchage, les répétitions, les concerts, il va bien s’y résoudre bon train à peindre comme voilà ; il va sourdre de la bête solitaire une autre forme compliquée d’elle, elle, elle se fera souplement dans la création, dans l’allongement, dans l’alignement sans réserve de rien. Mais il ne le sait pas encore. La créative. 

 

Il y aura la lecture, revenante ; une lecture voire maniaque et mécanique complètement cela.

Léon Bloy. Joris-Karl Huysmans. Jules Barbey d’Arvelly. James Joy. Octave Mirabeau… 

 

Le dessin abandonné avant, et qui revient ; qui l’illusionne, comme avant c’était, le dessin.

Le dessin, oui. 

 

Il y aura la peinture acrylique sur carton, sur la toile de coton, les collages et tout et tout… Le chanteur prouvera d’autres idées ici naissantes à cela ; il s’utilisera jusqu’ici sa voix, apprivoisée, pour des compositions revenues absolument cela… Il sort de lui-même voilà tout. Il suinte, contre cela.   

 

Il y aura les dessins donc, les croquis toujours. 

Des poèmes. 

Des maximes. 

Des notes avortées. 

Il met tout ça de côté exactement cela. 

C’est dans les carnets. 

Dans les carnets. 

 

Les journées et les nuits, le tout et qui est facilement rôdé, contrôlé, absorbé. Le tout, qui est utilisé dans l’abondance des gestes nouveaux, nerveux. Dans le dépouillement facile.  

 

La Beat-Génération, elle, elle se trouve en exergue. Lui il tombe dedans, ne remontera jamais, jamais. 

Bukowski, Kerouac, Ginsberg, Burroughs…

 

La dadaïsme, lui, il se révèle plus haut encore. Mieux, la figuration libre sera dans la mêlée le centre de tout. Il apprend encore. Il ose. Il machine. Il lit, relit. La figuration libre. Il l’apprend donc, il est d’une humeur impliquée. 

 

Tzara, Duchamp, Breton, Arp, Ray, Picabia… des infiltrations, des inspirations feuilletées tout le temps. Tout le temps. Il s’imprègne formidablement de cela. Tout l’habille. Un rien qui l’habille.  

 

Stendhal, Zola, Balzac ; Gide et Dostoïevski ; William Blake, Lautréamont, Gabrielle Wittkop ; Marguerite Duras et Françoise Sagan ; Madame de Sévigné, Anna de Noailles, Emily Jane Brontë ; Eluard, Cocteau, Henri Michaud ; Roger Gilbert-Lecompte, Gerasim Luca, Ezra Pound, Vaché ; Tanizaki, Yukio Mishima, Natsume Sōseki… Faulkner ; des traits qui se dessinent, des sensations bouleversantes, des couleurs des touches, qui tombent depuis des idées nouvelles des flaques de l’esprit ; il est envahi évidemment, c’est, des sentiments venant à bouleverser lui, jusqu’à cultiver une solitude gratuite qui est parfaite. Des noms des mots pour des couleurs achevées ici, voire reconstruites sur la reconstruction facile. Il n’y a point de rengaine possible de volonté décourageante contre cela. Non. 

 

« La tête dans le guidon ». Il fonce. 

 

La voix est poussée à bout. En même temps. 

Le chanteur. « Marty Alone » qui se profile. 

Les tournées toujours, appuyé contre. 

 

A.R.Penck est un héros ! Louise Bourgeois est une vivante ! Frida Kahlo est une force !

 

L’art contemporain depuis le début qui le prédestine, une nourriture élégante, qui l’aspire et qui inspire. Mode majeur. Toujours.

 

Max Ernest, Picasso, Joan Miró… Andy Warhol, Kadinsky, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Klimt… Substitution anatomique. 

 

« Marty Alone », toujours bon train dans l’intervalle il va toujours ; il y a des contrats sous la fatigue, tout va bien il est content, très. 

 

Un gros bruit semble le frapper d’un coup sec…

Il faut attendre, voire, s’arrêter de tourner.

Il faut suspendre les dates tout de suite, s’arrêter de chanter ; c’est un lien très fort avec la vérité folle du moment connu, sans ambages. L’instrument encourageant du moment est usé lui. Presque tué.

Une tragédie, on évite. 

Le chanteur ne peut plus l’être, chanteur. 

 

La maladresse commune fait part au costume brillant du désagréable tout le temps. Il y a le frein. La liberté du choix. On évite la tragédie. On se rattache. On est coupable de rien. Mais il faut se terminer ainsi. 

Comme voilà, il avorte de « Marty Alone », le pseudonyme est éconduit ; le chanteur laisse de partir un ailleurs moins qu’une transition. Une translation s’affirme. 

 

Il faut se renouveler une fois de plus parmi la superbe : demeurer dans l’acide inconnu sans la réflexion qui va avec c’est dire… 

 

 

 

2016/2021.

On se rattrape…

Un désir le pique. L’expérimentation.

L’expérimentation. L’expérimentation, oui en dépit de tout. Il fait.  

Il va à se satisfaire de la guitare, la favorite donc ; sa favorite et la gamme pentatonique, l’Unique. 

Retrouver pour mieux atteindre. Le blues. 

Le blues ; la musique peinte dans l’exercice facile de l’inachevé. 

L’authenticité. Le sentimentalisme. La simplicité. 

 

Le dessin. 

Le dessin, oui le dessin, le dessin, le dessin, le dessin. 

L’abstraction, le concept. Tout est là c’est criant. 

La conception en le croquis. 

 

Montrer les petites compositions, à tout venant ; il va se saisir sans la discrétion, de l’occasion, de l’image, de la liberté, de l’épaisseur du trait… Les dessins justement oui. Les toiles. Les croquis divers. Son primitivisme s’anime. C’est l’indice de la concrétisation habillée, elle se distingue ; la sculpture. L’enfance. L’insouciance. L’errance. La musique alternative et underground. Un travail vrai qui n’a pas le but de plaire. On use d’autre part de la pierre. Il se forme une armure d’anticonformisme, lui. Il est immature. Sombre. Il est rustique. Imparfait. Il est un esprit simple. Plat. En même temps il se va retrouver dans son attitude aveugle de déranger, un moment, puis, de presser l’indiscrétion subite là-dessus ; il est naïf, naïf, d’un naïf ! Vide. La laideur est un haut climat d’humanité fraiche, réaliste, palpable. Il aime la laideur, car pour lui ce qui rassemble le laid, au formaté ténu, lui, il découvre lui glissé d’une grosse harmonie naturelle dans cela : la cicatrice est merveilleuse, meilleure ; mieux les rides humaines qui sont brillantes, la dissymétrie admirable, la laideur est la Naturelle mais oui ; le sincèrement beau est un danger qui lui va mal, auquel il faudrait s’en écarter, s’en échapper un moment lui semble-t-il, pourquoi. Parce que. Parce que…

Parce que, ceci mis à part, rien n’est montré de manière d’ostentatoire rien ; il assure dans le doux travail qui se va suivre, il est justifiable lui en l’action il l’est, c’est vrai mais oui. 

 

Original, simple et vide donc. 

C’est un vice heureux, pourquoi pas, qui l’en empêche.

  

Il y a aussi des nouvelles, des contes. 

 

Des poésies baroques, informelles. 

 

La folie, la folie est un symbole très fort. La folie, oui. 

La folie. 

 

L’anti-art, la conte-culture, le naïf encore, encore ; le naïf, on y est, pourquoi. Parce que. 

Parce que, tout est là ; tout est en la cosmologie silencieuse que sera-ce donc que du consciencieux fou ; il est fou ? Il n’est pas fou ; fou, il ne sait pas, si, il sait, mieux, enfin, la folie… la folie secrète, il vous sait dire, voire, il sait vous dire, que, qu’il en rendra le dur chemin opposé à chaque frémissement de son âme tant qu’il y aura de quoi en parler justement depuis la normalité judicieuse et inabordable complètement cela. 

Il est anormal, et alors. 

Un anormal dans la normalité. 

Il se parle de l’anormalité singulière de cet appareil éclatant. 

La beauté se trouve là, soit, d’un pareil éclatant.  

 

Pour finir, il finira par parcourir dès l’abord, ces paysages liquides où, du plein rapport à l’horizon toujours se découpera à contre-jour les lourdes montagnes de la diversité créatrice. L’envers du décor. Le contre-courant. L’opposé opposable. La réalité irréalisable ; le réel, l’irréel. Le possible, l’impossible. le sensible, l’insensible. Le maquillage. 

La matière ; le matériau dans l’industriel.  

Il aura crée depuis l’audace impersonnelle en le baroque « Mïllow » ; le « Mïllow Creative », comme voilà. Même il n’aura rien crée de nouveau non, il vous sait dire, il sait vous le dire très vite, que parce qu’il s’inspire en premier justement des mouvements justes artistiques, qui placé plus avant dans l’histoire de l’art ; mais qui lui plaisent tant voilà tout surtout. Surtout.  

La personnalité de « lui » est simplement si, un naufrage occulte à la simplicité.

Il est un simple. Un primitif. Voilà tout, un primitif. 

Un naufragé du vide brut en la mendicité du milieu.  

 

Un gothique, un démodé.